Banjo

Sur le Quai du Port, là où les poissons, les légumes, les filles et les jeunes macs, les chats et les chiens bâtards, et mille autres choses se mêlaient, s’aggloméraient en un tourbillon de puanteurs et de viscosités.
Merveilleuse Marseille ! Encore plus merveilleuse à ses yeux qu’on ne lui avait dit. Sans compter, Banjo se donna tout entier, corps et bien, à la fille et à la vie qui l’entourait. Et quand il il eut tout dépensé, la fille le quitta.
Maintenant il se sentait léger à tous points de vue : la poche légère, léger en vêtements (il s’était délesté chez un fripier), l’esprit léger, sentant et voyant tout avec légèreté.
Banjo avait sa façon à lui de découvrir des lieux nouveaux et des choses nouvelles, il s’en enivrait avec une ardeur folle.

Claude McKay
Banjo
Ed de l’Olivier. 1929

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