Zora Neale Hurston

Il paraît que nous sommes forte.
Paraît que nous sommes le vent, le soleil, l’orage et la pluie

Paraît que nous sommes l’écume et les vagues,

Le fond des mers, le Soleil, la Lune et comme toutes les galaxies.
Il paraît que nous sommes le ciel immense
Il paraît qu’ils nous voient quand ils lèvent les lèvent les yeux aux ciels en signe d’agaçement
Nous sommes le béton qui heurte ton iris quand ils détournent le regard
Le malaise qui assaille quand ils bombent le porse patriache
Et même s’ils disent que nous ne sommes rien
Mêmes s’il paraît que nos fiertés de sont rien
Alors, tant qu’attendre vers le rien, allons-y !
Allons-y à grands coups de, à renfort de nous.
Dans les dédales des noms des nôtres,
Des noms de celles qui
Toutes celles qui,
Comme toi,
Comme moi,
Écrivent, transmettent,
Inscrivent dans le dur, dans le marbre
Les jours qui s’égrènent.
Nous serons les cauchemars et les rêves.
A contrevent, à contretemps, tout le temps.
Nous serons victorieuses,
Nous serons les degrés qui grimpent jusqu’à calciner sec.
Nous serons les feux brillants de l’enfer.
La folie qui crépite dans les flammes,
Les décibels dans l’orage de nos chants.
Nous serons l’éclair.
Nous serons fugaces et persistantes.
Nous serons les larmes qui sèchent,
Le sel qui demeure et qui brûle.

Et « nous » c’est une constellation d’écrivaines
Poétasses du feu. On réécrit l’alphabet, de A à Z, de Z à A comme Zora.

Joëlle Sambi
et vos corps seront caillasses
Zora Neale Hurston
L’Arche. 2024

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