Je en suis pas sortie de la maison pour l’exil
Le bonjour, rose plantée sur les seuils à Damas
Je suis sorti planter cette rose
Ce monde est le mien, ces chansons, cette perte
L’oiseau les larmes la distance la pluie
Je te salue, oiseau qui s’envole pour apprivoiser le sens
Nous grandissons subitement, sans oubli ni souvenir
Comme si c’était le même chemin, la même main, l’infini de l’espoir
fait signe depuis toujours
Prêtez-moi une fenêtre ouverte sur les oliviers qui ombragent la tombe de mes proches
Une ombre de là-bas, une ombre ici et moi qui cours avec le temps
Subtilement nous grandissons en exil, sans oubli ni souvenir
Peigne-moi les cheveux, exil
J’ai perdu mes peignes
Dans les cyprès de l’Histoire
Dans la tresse d’une Amérindienne qui plante la flûte des la champs de roseaux
Dans le poème d’un poète cananéen
Aux rythmes glanés sur les chemins d’Isthar
Je te salue, poème
Quinze vers dédiés à l’amitié, un vœu
Pour que l’étranger fasse confiance au chemin
Et que la rose parfume les seuils de l’absence
Hala Mohammad
Je te salue, amitié
(traduit du syrien par Antoine Jockey)
15 – SAMU
Ed Bruno Doucey. 2025









