Les jours passent à la vitesse d’un homme qui n’attend pas:
écrire un poème c’est aller voir ailleurs si j’y suis
et un autre monde avec moi.
Le poème est coincé dans une matinée
comme une clef dans une serrure :
Impossible d’ouvrir ou de fermer
impossible d’être en colère sous peine de casser
il faut trouver dans sa main, dans sa paume,
le long des doigts, du bras, du poignet,
la douceur nécessaire, le geste minuscule
le très lent mouvement d’une pmhalange
pour que tout soit réparé.
Le temps du poème c’est celui des escalades
sous le plafond grinçant des granges,
le nuage énorme et ridicule
qu’agite le vent au dessus d’un église.
C’est l’émotion vive et implacable,
la tâche au col repassé d’une chemise,
c’est un silence sacré où dieu change de nom
L’aurore qui devient rose
alors qu’elle était grise
le temps du poème c’est un cortège de gens qui disent :
je suis malade de vivre
mais je vois de la beauté en toute chose.
Cécile Coulon
Retrouver la douceur
Le temps d’un poème
Le Castor Astral. 2025









