Arrêt
arrêt
Jour immobilisateur
.
Plus d’apports, plus de prises
.
L’œil ne va pas voir
L’oreille n’écoute plus
.
n’acquérant plus
n’entassant plus, ne rangeant plus, ne s’emparant plus
.
ne recevant plus d’arrivages
.
indiscontinué
ne dérivant pas
.
Suspendue, l’arrivée des informations
l’être ne quitte plus le fond
.
Le varié, le divers, le distrayant n’a plus sa part
sa monstrueuse part
.
En pénitence, la diversité
.
Incuriosité au transitoire
Plus d’investissements
.
Unité du silence
Superficies par le Silence
.
Dissolution des masses, des groupes,
des médiocres crédos
.
Jour de l’Absence du Temps Fragmenté
.
N’est plus, l’incidentel
n’est plus, l’événementiel
.
l’alentour, sa différence est affaiblie
.
Le palpable, sa dureté perdue,
le palpable aussi parle d’implacable
parent à présent, tous parents
parents poussières
.
Un matelas d’ondes me porte, m’emporte
une bande d’indéfini passe, traverse
.
ascension,
.
Hier encore aux carrefours d’intranquilité
.
Le réel assourdissant s’est enfoncé,
Dans le dehors, définitivement dehors
.
l’hérésie s’éloigne
où l’on fut mêlé
.
Relâche
.
Des flocons ont triomphé du béton
.
Certitude vibrante
se touche si fine, qui fait signe
.
cime et abîme sur la même ligne
.
Dans la vallée sans commandement
des milliers d’hiers occupés à pêtrir
.
Le suprême
prend la place
soulève la vie
.
j’hérite d’inconnus
.
L’insaisissable m’a saisi
qui tout traverse
.
Quelque chose parachève en moi quelque chose
.
Fidèle à l’être.
.
Jours de silence
Editions Gallimard
1978