D’une aube à l’autre
elle traverse la démesure –
jeteuse de charmes
Ouvreuse de sirènes
au fond des âmes –
elle s’irise et s’émerveille
Elle a changé de peau –
l’odeur des fleurs
circule dans son sang
Sans recul ni abandon –
un seul souffle
d’année-lumière
Elle aspire à la vie
dans toute sa densité –
incomparablement
Son visage est une vibration
son corps est une vibration –
elle fait nuit
Elle fait à la fois
jour et nuit –
jusqu’au bout du possible
Elle ouvre toutes les frontières –
elle est le plaisir
elle entre en crépuscule
Coureuse d’autres versants –
elle écoute
son précieux déluge
Tête baissée
humant la musique –
avec l’énergie de la blessure
Elle est la poésie
le lieu où l’esprit
fusionne avec l’espace
Elle s’interroge –
peut-on toucher vraiment
le coeur de la voix
Elle danse –
jusqu’à ce point doré du temps
où tout s’éclaire
Elle –
celle qui garde la vie
au coeur de la survie
Elle –
celle qui garde le chant
au coeur du désenchantement
Elle –
douleur douceur
boussole de tendresse
Soeur des Voies lactées –
elle se pelotonne
dans l’immensité
Désobéissante –
à l’affût
de toutes les résonances
Danseuse de corde –
elle n’endort pas
son inquiétude
Libérations d’étincelles –
contre
tous les broyeurs de noir
En elle
tout est opiacé –
jusqu’à son élégance
L’insolence –
en ses fastes
de miroirs liquides
En ondes
de chatoiements –
sève de paradis
En plein jour –
elle se laisse visiter
par les dieux
Qu’est-ce qui chante
sous sa peau –
la fugue des infinis
.
Zéno Bianu
Just like a woman
Le désespoir n’existe pas
Gallimard. 2010
Enki Bilal
Bleu Sang, 1994
C’est fabuleux …
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superbe !
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