Être à l’écart dispense également de trop mesurer ou saisir, tout comme le sentiment d’appartenance à un lieu vous préserve du sentiment de possession ou du soi-disant instinct grégaire de propriété. On a sans doute davantage besoin d’espace mental dans le maelström turbulent du monde. Dépourvu de magie, de féerie, ce flux et reflux continu d’ordre et de désordre qui nous traverse, devient menaçant. Sans bienveillance et lucidité, la conscience de toute chose associée à la notion de respect risquent de demeurer une vue de l’esprit pour ne pas dire un luxe.
Avec humilité, l’écriture est à même d’endosser ce rôle de liant entre le choix de graviter hors champ et d’en restituer (partager) l’expérience.
Là réside peut-être le parti de considérer qu’écart et partage ne sont pas antinomiques.
André Bucher
A l’écart
Ed. Le mot et le reste. 2016