J’aime l’orage au mois de mai,
Quand le tonnerre du printemps
Roule dans le bleu d’un ciel frais,
Comme jouant et folâtrant.
.
De jeunes craquements ricochent,
L’averse gicle, la poussière vole,
Des perles de pluie s’accrochent
A des fils que le soleil dore.
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Un torrent fou dévale la montagne,
Dans les bois chantent les oiseaux,
Et à ces chants et à ces gammes,
Le tonnerre fait gaiement écho.
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On dirait qu’Hébé en servant
A boire à l’aigle de son père,
A renversé étourdiment
Un verre pétillant de tonnerre.
1838
Fiodor Tiouttchev
Poèmes
Ed Interférences. 2018
Traduit du russe par Sophie Benech