Dehors, par contre, traînaient des seaux en plastique, un tas de bois à moitié pourri, un poêle taillé dans un bidon d’essence, une baignoire qui servait d’abreuvoir, et sur le sol des pelures de pommes de terre et quelques os que les chiens avaient raclés. Ce n’était pas simplement une absence de décorum : il y avait un certain mépris pour les choses, un certain plaisir à les malmener et à les laisser s’abîmer, que je commençais peu à peu à reconnaître aussi à Grana. Comme si l’avenir de ces endroits était joué d’avance et que les entretenir n’était rien qu’une fatigue inutile.
Paolo Cognetti
Les huit montagnes
Stock – La cosmopolite. 2017
Prix Medicis 2017. Meilleur roman étranger
décembre 2013. Vallouise- Le Villard