L’amertume

Tu es partie et depuis je sens l’amertume infinie d’avoir tu tant de choses pour toi, d’avoir tu en martyr cette douce tendresse que j’ai cachée comme les roses peuvent se cacher,   et de ne pas t’avoir confié les mots exquis que ma bouche abritait, délicats et soumis, ces mots dont si souvent j’ai…

Les Pierres du ciel

Le silence dans une pierre se concentre les cercles s’y ferment, le monde tremblant, les guerres, les oiseaux et les maisons, les villes, les trains, les forêts, la vague répétant les questions de la mer, le voyage successif de l’aurore arrivent à la pierre, noix du ciel, témoin prodigieux.   La pierre poussiéreuse du chemin…

Mansuétude

J’aime la mansuétude et lorsque j’entre sur le seuil d’une solitude j’ouvre les yeux et les remplis de la douceur de sa paix.   J’aime la mansuétude par-dessus toutes les choses de ce monde.   Je trouve dans la quiétude des choses un chant immense et muet. Et tournant les yeux vers le ciel je…

L’heure légère

(…) et je marche, je règle mes pas sur mon égarement jusqu’au moment où surgissent ta tour et ta coupole où je trouve en tendant la main tes yeux sylvestres qui étaient là à regarder mon rêve et la bouche de ces déchirements . L’heure légère a grandi comme a grandi la lune légère dans…

Aimée

(…) De toutes les choses que j’ai vues c’est toi que je veux continuer à voir, de tout ce que j’ai touché, il n’y a que ta peau que je veuille continuer à toucher: j’aime ton rire d’orange, tu me plais quand tu es endormie. Que puis-je faire, amour, aimée, je ne sais comment les…

Silence

  Qu’on me laisse tranquille à présent. Qu’on s’habitue sans moi à présent. Je vais fermer les yeux. Et je ne veux que cinq choses, cinq racines préférées. L’une est l’amour sans fin. La seconde est de voir l’automne. Je ne peux être sans que les feuilles volent et reviennent à la terre. La troisième…

Gravité

Comme le monde est rond les nuits s’effondrent et tombent vers le bas. Et toutes s’accumulent et ne sont que ténèbres, en bas, en bas, en bas, Pablo Neruda. 1958 « Souvenirs et semaines ». Vaguedivague