(…) et je marche, je règle mes pas sur mon égarement
jusqu’au moment où surgissent ta tour et ta coupole
où je trouve en tendant la main tes yeux sylvestres
qui étaient là à regarder mon rêve et la bouche de ces déchirements
.
L’heure légère a grandi comme a grandi la lune légère dans son ciel
elle a grandi naviguant dans l’air sans hâte et sans tâche
et nous n’avons pas imaginé que toi et moi prenions part à son mouvement,
ni que cheveux, langues, artères, oreilles ne forment pas seuls l’ombre de l’homme
mais comme un fil, une fibre plus dure que rien ni personne
le temps qui monte et ruine et grandit dans l’heure légère.
(…)
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Pablo Neruda
Poèmes retrouvés
Seghers. 2016