De mon village je vois de l’univers tout ce qu’on peut
voir de la terre,
Pour cela mon village est aussi grand que n’importe
quel autre pays,
Parce que j’ai la dimension de ce que je vois
Et non la dimension de ma taille…
Dans les villes la vie est plus petite
Qu’ici dans ma maison sur le flanc de cette colline.
dans ma ville, les grandes maisons ferment la vue à clef,
Cachent l’horizon, bousculent notre regard loin du ciel
entier,
Nous rendent plus petits parce qu’elles nous enlèvent tout
et que nous ne pouvons plus voir.
Et elles nous rendent pauvres parce que notre unique
richesse, c’est voir.
.
Fernando Pessoa
(Alberto Caeiro)
Poèmes païens / Le gardeur de troupeaux (1914-1930) / VI
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