Sous le voile de la beauté

Elle était prodigieusement belle, avait dit William. Mais la beauté n’était pas tout. La beauté avait son inconvénient – on l’évoquait trop facilement, trop complètement. Elle figeait la vie – la glaçait. On oubliait les petits frémissements; un rosissement, une pâleur, telle étrange altération des traits, telle ombre ou telle lumière, qui rendaient le visage un instant méconnaissable tout en y ajoutant une qualité que dès lors on revoyait toujours. Il était plus simple d’estomper tout cela sous le voile de la beauté.

Virginia Woolf
Vers le Phare
Folio. 1929

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Isabelle Adjani « Mortelle randonnée ». 1983

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