L’écriture, la lecture, la création de manière générale, la marche, le voyage, la méditation, etc. sont autant de refuges, des moments du quotidien qui pourvoient un retrait hors des exigences de la communication sociale. Ils sont propices à un relâchement intérieur susceptible de se rompre instantanément en situation d’alerte.
Échappées belles hors du quotidien et de ses mailles qui nous enserrent, ce sont des lieux où nul n’a plus de comptes à rendre, une suspension heureuse et joyeuse de soi, un détour qui ramène à soi après quelques heures ou quelques jours, ou davantage.
Des moyens délibérés de retrouver sa vitalité, son intériorité, le goût de vivre.
(…)
Cette dissociation est une donnée élémentaire de la vie courante, un bref oubli de l’environnement et une plongée dans l’intériorité aboutissant à une sorte de détente de la volonté, un flottement de soi pour rompre l’ennui d’une tâche et/ou trouver une diversion. Nul n’est jamais tout à fait présent à ce qu’il fait.
David LE BRETON
DISPARAITRE DE SOI
Ed. Métaillé. Traversées.2015