Aube

Le soleil qui court sur le monde
J’en suis certain comme de toi
Le soleil met la terre au monde

Un sourire au-dessus des nuits
Sur le visage dépouillé
D’une dormeuse rêvant d’aube

Le grand mystère du plaisir
Cet étrange tournoi de brumes
Qui nous enlève ciel et terre

Mais qui nous laisse l’un à l’autre
Faits l’un pour l’autre à tout jamais
Ô toi que j’arrache à l’oubli

 

Ô toi que j’ai voulue heureuse

 

Paul Eluard
Derniers poèmes d’amour
Une longue réflexion amoureuse / Aube
Seghers. 1963

 

Paul-Eluard_614

 

 

 

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