Un ciel à aurore boréale, se dit Racagnal. Il ignorait pourquoi, mais la vue d’une aurore était le seul spectacle capable de l’émouvoir. De l’émouvoir vraiment. Pas de l’exciter, comme une collégienne en était capable. Il s’en était rendu compte lors de son premier séjour en Laponie des années plus tôt. La folle danse des aurores boréales prenait l’aspect désespéré de sa propre vie. Il en voyait la beauté éphémère, la vigueur irrésistible et la vision chaotique.
Olivier Truc
Le dernier lapon
Ed Métaillé. 2012