Eldorado

Boubakar se met à marcher. Sans dire un mot. En montrant du doigt la direction de l’ouest. Il dit simplement: « c’est par là ». Je découvre en le contemplant, qu’il boîte de la jambe gauche. Je voudrais rire. Un homme tabassé et un boiteux marchent vers l’Algérie, le Maroc et l’Espagne. Sans rien sur le dos.…

Guidé par le vent

sans peur ni regret se résoudre aux grands départs guidé par le vent   Manuel Daull Haïku(s) hors saison – Nos besoins Part III Dernier télégramme. 2017

L’enfant qui

Depuis qu’elle a disparu, tu as besoin de t’enfuir.     Le chien, auprès de toi, marche. Ce chien, personne d’autre que toi ne le voit. Mais tu ne le sais pas. Je me rassure de sa présence auprès de toi. Il est fort et sent ce que tu ne vois pas. Tu peux poursuivre ta route.…

downtown

paysage urbain ne nourrit pas le regard le corps encore moins   Manuel Daull Haïku(s) hors saison Dernier télégramme. 2017

Le torrent

« Tu le vois le torrent ? dit-il. Mettons que l’eau, c’est le temps qui coule : si l’endroit où nous sommes, c’est le présent, tu dirais qu’il est où l’avenir ? » (…) Si l’endroit où tu te baignes dans un fleuve correspond au présent, pensai-je, dans ce cas l’eau qui t’a dépassé, qui…

Les nouveaux anciens

(…) Nous sommes parfaits de nos imperfections. Nous devons garder espoir ; nous devons rester patients – car lorsqu’ils déterreront le jour présent ils nous trouverons nous : les nouveaux anciens. Tu vois, tout ce que nous avons ici c’est tout ce que nous avons toujours eu. Nous avons la jalousie et la tendresse, les…

La Malédiction

Je suis une malédiction, Je suis une malédiction voulue, Glissant sur ma corde secrète attachée à l’utérus du ciel, J’entends les cris du vent et les pleurs aux alentours, Je parle aux fleurs autour de moi et j’admire le chant des murs, Ces murs de mon isolement infini et La peur mon amie, Rien ne…

Souvenirs dormants

Nous sommes entrés dans le Jardin des Plantes et nous avons suivi une allé jusqu’à la ménagerie. Le petit garçon nous distançait en courant, puis il faisait demi-tour et revenait vers nous. Il imaginait qu’il devait échapper à des poursuivants i,visibles et, par moments, il se cachait derrière la tronc d’un arbre. Je lui ai…

Refuge

Certains jours, nous avions de la visite. Pas plus de deux ou trois personnes à la fois que nous guettions d’en haut avec nos jumelles. André les appelait “les éphémères”. Davide les accueillait sur le seuil, leur servait une assiette de polenta avec de la tomme et un verre de vin, les accompagnait à l’étage…