Quand, lourd comme une pierre,
Un poids presse nos cœurs,
Quand l’âme désespère,
Quand l’avenir fait peur;
Lorsque notre détresse
Nous a tant accablés
Qu’un geste de tendresse
Ne peut nous consoler,
Soudain en nous pénètre
Un rayon lumineux,
Glissant par le fenêtre
Comme un ruisseau de feu.
Du ciel plein d’indulgence,
Des hauteurs de l’azur,
Un souffle d’air s’élance,
Frais, odorant et pur.
De faire la morale
Ils ne se soucient pas;
Des calomnies fatales
Ils ne nous sauvent pas.
Mais leur force en nous passe,
Leur puissance nous meut.
Nous avons moins d’angoisse,
Et nous respirons mieux.
Cette grâce aérienne,
Ce lumineux secours,
Mon âme dans ses peines
L’a dû à ton amour.
1858
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Fiodor Tiouttchev
Poésies
Éditions l’Âge d’Homme
Traduction du russe par Paul Garde
Sublimissime ! J’adore Tiouttchev.
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