Toujours

Toujours je languis de désir, Toujours mon âme vole vers toi, Dans la pénombre du souvenir, C’est ton image que je vois… Ta chère image, inoubliée, Partout, sans cesse, elle me suit, Inaccessible, inaltérée, Comme une étoile dans la nuit …   1848-1849 Fiodor Tiouttchev Poèmes Ed Interférences. 2018 Traduit du russe par Sophie Benech

Un souffle consolant

Quand dans un tourbillon de soucis affligeants, Tout nous rebute et que la vie nous pèse Comme une pierre – en nous soudain se lève, Venu d’on ne sait où, un souffle consolant, Le passé nous enveloppe et nous protège, Et le fardeau pour un instant s’allège. Ainsi au plus fort de l’automne parfois, Quand…

Les rêves jouent en liberté

(…) Les rêves jouent en liberté Qu’éclaire la lune enjôleuse, Longtemps la mort va les bercer De ses vagues silencieuses . 28 juillet 1849 Fiodor Tiouttchev Poésies Éditions l’Âge d’Homme

Tout le jour

Oui, plus que tout, je le confesse, C’est toi que j’aime, ô Terre-mère ! Je suis ton fils, peu m’intéressent Les voluptés d’esprits sans chair. Au paradis je te préfère, Temps de l’amour, temps du printemps : Mai, ses rêves d’or, sa lumière, Son bonheur en fleurs jaillissant ! Tout le jour, sans cesser la…

Un rayon lumineux

Quand, lourd comme une pierre, Un poids presse nos cœurs, Quand l’âme désespère, Quand l’avenir fait peur; Lorsque notre détresse Nous a tant accablés Qu’un geste de tendresse Ne peut nous consoler, Soudain en nous pénètre Un rayon lumineux, Glissant par le fenêtre Comme un ruisseau de feu. Du ciel plein d’indulgence, Des hauteurs de…

Le cœur battant

Cette journée, je m’en souviens, Pour ma vie fut comme un matin. Je la voyais, silencieuse, Le cœur battant, l’âme anxieuse, Ses joues brûlaient et rougissaient, Comme l’aube elles flamboyaient ! Soudain, tel un soleil levant, Le tendre aveu, éblouissant, De sa bouche enfin s’échappa. Un nouveau monde alors se découvrit à moi. . .…