“Sa beauté est la chose la plus fluctuante, passagère et inexplicable qui ait jamais eu une existence réelle; elle s’épanouit quand on s’y attend le moins, elle s’est déjà évanouie à l’instant où l’on se croit sûr de son existence -on peut penser qu’elle illumine son visage quand on la regarde d’un côté, mais, quand on en fait le tour pour mieux en jouir, elle a disparu à nouveau. […] Quand elle est réellement visible, c’est une vision aussi rare et précieuse que l’apparition d’un ange; c’est une transfiguration – de la grâce, de la délicatesse, un raffinement éthéré, qui me fait abandonner aussitôt, au plus profond de mon âme toute opinion sévère que je pourrais avoir conçue à de telles occasions, c’est son âme réelle que nous percevons; quand elle a l’air moins ravissante, nous ne voyons que ce qui est extérieur. Mais, en vérité, ces manifestations font également partie de sa personne, car avant qu’il ne soit fondé sur des principes, qu’est-ce-que le caractère, sinon une série et une succession d’humeurs changeantes ? ”
Nathaniel Hawthorne
La lettre écarlate. janvier 1849
in
Paul Auster. « La pipe d’Oppen ». Essais, discours, préfaces. Actes Suds. Janvier 2016
Hawthorne…« De tous les écrivains du passé, il est celui dont je me sens le plus proche, celui qui me parle le plus intimement. Son imagination a quelque chose qui semble entrer en résonance avec la mienne et je ne cesse de retourner à ses écrits, d’apprendre de lui. »
Paul Auster. entretien avec Michael Wood, pour Paris review