Cœur de la forêt

VIII

 

Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent –
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt ?

 

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important ?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou ?

 

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique ?

 

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt,
Et je le sens qui bat la mesure
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour.

 

1844

Heinrich Heine
Nouveaux poèmes – Nouveau printemps
Gallimard. 1998

 

forest6-DSC02610

Vallouise, l’Aiglière, 13 mai 2018

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s