La dernière pensée d’Arthur avant de mourir fut consacrée au visage d’Odile Dans le noir brouillard qui tombait sur lui il aperçut cet oiseau fabuleux dont on parle dans les légendes indiennes et qui parait-il vient au monde sans pattes de sorte qu’il ne se pose jamais Il dort dans les grands vents plus haut que l’œil peut voir et on ne le voit vraiment jamais sauf quand il meurt Il a les ailes transparentes plus longues que celles d’un aigle et quand elles sont refermées l’oiseau tiendrait dans le creux d’une main
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« Bande à Part » (film)
Jean Luc Godard, 1964
(tiré du roman Pigeon vole (Fools’ Gold, 1958) de l’auteur américain Dolores Hitchens )