Il faut souvent aussi se recueillir ; la fréquentation de personnes très différentes de nous détruit notre calme, elle réveille nos passions, elle exaspère tout ce qu’il y a dans notre âme de faible et de mal guéri encore. Solitude et société doivent se composer et se succéder. La solitude nous donnera le désir de fréquenter les hommes, la société, celui de nous fréquenter nous-mêmes, et chacune sera l’antidote de l’autre, la solitude nous guérissant de l’horreur de la foule, et la foule, de l’ennui de la solitude.
De la constance du sage
Sénèque
Editions Gallimard – collection Folio, page 109