Cette journée, je m’en souviens,
Pour ma vie fut comme un matin.
Je la voyais, silencieuse,
Le cœur battant, l’âme anxieuse,
Ses joues brûlaient et rougissaient,
Comme l’aube elles flamboyaient !
Soudain, tel un soleil levant,
Le tendre aveu, éblouissant,
De sa bouche enfin s’échappa.
Un nouveau monde alors se découvrit à moi.
.
.
Fiodor Tiouttchev
Poésies
1830
Éditions l’Âge d’Homme
Traduction du russe par Paul Garde