Départ

Capitaine il est temps Levons l’ancre Déjà l’aurore est sur la ville Et la lune pâlit comme les souvenirs Où l’on va ? Je ne sais Mais les marins sont prêts Le vent est aux agrès L’inconnu nous accueille Par qui on redevient les enfants qu’on était Georges Haldas Poésie complète Vingt poèmes à la…

mon lourd désir de toi

Je ne sais pas pourquoi mais Port-Elisabeth toujours me fait penser à une escale heureuse avec un avenir d’écume et le sel de jours blancs. Des dimanches profonds comme un vin dans l’amphore et les chiens du printemps aux aguets vers la digue où, petit, je marchais, accompagnant mon père, au milieu du ressac, sur…

Veilleur

Je te porte avec moi le long des murs osseux Je te porte et je sens tous les morts remonter du fond de leur lit creux Je guette l’arc-en-ciel Je cherche dans les ruines et la graine et le miel Je suis l’enfant perdu qu’un seul regard éveille Celui qui lève l’ancre quand la ville…

Noces du dedans et du dehors

La beauté n’est pas dans les choses, elle est dans cette disposition en nous qui nous les fait trouver belles. Les étoiles ne sont ni belles ni pas belles. Elles sont. C’est leur vue et l’émotion qu’elles suscitent en nous qui nous les font trouver belles. Les uns mettent l’accent sur l’extérieur, les autres sur…

Confiance

La confiance est tout sauf passive, ou naïve complaisance. Pas plus qu’elle n’est sottement conquérante. C’est le comble, en fait, de l’énergie et de la vaillance. Une vaillance tranquille aux antipodes de toute ostentation et de faux héroïsme. Elle est cela dans la douceur qui nous permet de tout traverser. Et les pires moments de…

Espoir

Ce n’est plus le désespoir aujourd’hui qui est source de poésie, mais bien le refus de désespérer, alors que tout nous y invite et que cela devient même une tentation de facilité.   Georges Haldas Le nomade immobile Carnets 2000. L’Etat de poésie Ed L’Age d’homme. 2006

Invisible

Témoigne ce que tu vis le plus fidèlement possible. Sans rien ajouter ni retrancher en vue d’un effet quelconque à produire.  Quelle sottise et quelle vanité de vouloir, comme disent certains, laisser une trace. De leur passage sur terre. Autrement dit sur du sable ou de la poussière. Georges Haldas Le nomade immobile Carnets 2000.…

Pas à pas

Besoin de m’en tenir au jour à jour. Au pas à pas. Sachant que là où on chemine, est le mythe. Comme une forêt profonde. On sent qu’on chemine, en même temps qu’on sent la forêt. Ainsi, est-ce en accomplissant de minuscules tâches – écrire par exemple – que je perçois le mieux le miracle…