Quatrains

Tes yeux qui ne regardent rien
Sont dans le vague, la distance.
Si tu n’étais belle à ce point,
Cela n’aurait aucune ‘importance

Quand ta tête bouge et questionne,
Tes pendentifs bougent ainsi:
Deux hirondelles qui s’étonnent 
De voler sans l’avoir appris

Tu ne dis jamais si t’a plu
Tout ce que j’ai gardé secret.
Tu l’as deviné, j’en suis sûr,
Qu’en as tu pensé, je ne sais

J’avais une fleur à donner
A celle à qui je n’osais dire
Que je désirais lui parler,
Et puis la fleur a dû mourir.

Fernando Pessoa
Quatrains (1934-1935)
Christian Bourgeois Editeur

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s