L’amour

L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-même ;l’oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. Rainer Maria RilkeLettres à un jeune poète http://www.paradis.fr

Au tout début

I Nous sommes au tout début, vois-tu. Comme avant toute chose. Avec Mille et un rêves derrière nous et sans acte.   Rainer Maria Rilke Notes sur la mélodie des choses. 1898

culture maison

Le ciel, grand, plein de retenue splendide, une provision d’espace, un excès de monde. Et nous, trop loin pour nous laisser façonner, trop près pour nous en détourner. . Là-bas une étoile tombe ! Et notre désir à la voir, d’un regard bouleversé, rivé à elle et pressant : Quelles choses ont commencé et lesquelles…

Miroirs

Miroirs : ce qu’essentiellement vous êtes, jamais encore on ne l’a su et dit. Vous, comme autant d’intervalles du temps, espaces qui ne sont que trous de crible. Prodigues, vous, même du salon vide -, vous profonds, le soir, comme les forêts … Et comme un cerf, un seize-cors, le lustre traverse votre monde impénétrable.…

Et nous : spectateurs, toujours, partout

Par tous ses yeux la créature voit l’Ouvert. Seuls nos yeux sont comme invertis et posés tout autour d’elle, tels des pièges qui cernent sa libre sortie. Ce qui est, au dehors, nous le savons uniquement par la face de l’animal ; car le tout jeune enfant, nous le tournons déjà et le forçons pour…

Chaque jour

Réjouis-toi des sens innombrables, qu’alimentent en toi les événements, chaque jour tu connais de nouveaux commencements, sans  cesse de nouvelles mélodies cherchent à mêler dans tes cordes le commun à l’acquis, qui ne te semblait plus t’appartenir en propre. Le monde te sera donné plus intérieurement quand il ne pourra plus se détacher de toi,…

Vous me tuez toutes les choses

Je redoute tant la parole des hommes. Ils expriment tout de manière si claire : et cela c’est un chien, et cela s’appelle une maison, et voici le début, et la fin est là-bas.   M’inquiète aussi leur esprit, leur jeu avec la raillerie, ils savent tout ce qui sera et ce qui fut ;…

La tremblante image

Un cygne avance  sur l’eau tout entouré de lui-même, comme un glissant tableau; ainsi à certains instants un être que l’on aime est tout un espace mouvant.   Il se rapproche, doublé, comme ce cygne qui nage, sur notre âme troublée… qui à cet être ajoute la tremblante image de bonheur et de doute.  …

Portrait intérieur

Ce ne sont pas des souvenirs qui, en moi, t’entretiennent; tu n’es pas non plus mienne par la force d’un beau désir.   Ce qui  te rend présente, c’est le détour ardent qu’une tendresse lente décrit dans mon propre sang.   Je suis sans besoin de te voir apparaître; Il m’a suffi de naître pour…

Cheminer

Chemins qui ne mènent nulle part entre deux près, que l’on dirait avec art de leur but détournés,   chemins qui souvent n’ont devant eux rien d’autre en face que le pur espace et la saison. . Rainer Maria Rilke Les quatrains valaisans.31. Gallimard. 1926